jeudi 26 novembre 2020

Un soldat polonais : Edward Zieliński

Édouard. Edward en Polonais.

Je sais qui il est depuis l'été 2019, mais avant cela, j'ai cherché, pendant plus de dix ans, à trouver son identité.

Plutôt que de donner la solution tout de suite, je vais vous présenter mes théories, quelques recherches ainsi que le petit cheminement qui m'a amené à la réponse tant attendue.


Cette photo est issue des archives de ma grand-tante. Le problème, c'est que personne dans la famille ne sait qui est ce jeune homme et comment il peut être lié à la famille.
 
Seule certitude, il s'appelle Edward Zieliński.

Une réponse possible, et je ne l'aime pas : il n'est pas de la famille. Peut-être un fils d'amis qui aurait envoyé sa photo, ou un filleul.

Autre réponse : le lien de parenté est assez lointain et les contemporains ne le connaissent pas, ce qui laisse une marge importante de recherches. Toutefois, considérant que ma famille en Pologne vient d'un périmètre géographique assez restreint, les chances de trouver des informations augmentent.

Son uniforme est celui d'un lancier polonais.
 
A cours de mes premières recherches dans les archives de la paroisse à Zaleszany, je suis tombé sur cette publication de bans datant de 1951 :

Cet acte nous apprend qu'Edward est né le 26 décembre 1929 à Lens, Pas-de-Calais, et qu'il y a été baptisé.
La mairie de Lens n'a malheureusement pas d'Edward Zieliński dans ses registres et les archives de l'archevêché n'ont pas voulu effectuer de recherches car l'acte date d'il y a moins de cent ans.


Antoni Zieliński 
Stanisława Skara
Katarzyna Bulira
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Edward Zieliński
Filipina Bulira

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Parmi les recherches effectuées dans les registres, aucun nom de cet arbre ne me rappelle un membre de ma famille déjà identifié.

Pas de façon raisonnable, en tout cas. En effet, il y a bien un Antoni Zieliński dans mon arbre, mais il est né il y a bien trop longtemps pour qu'il soit possible d'avoir une photo de son fils.

Bref, une voie sans issue encore une fois.

Jusqu'à l'été dernier.

Tout d'abord, au cours de mes vacances chez mes cousin, j'ai profité du séjour pour retourner au cimetière, faire le tour des tombes. Là, j'ai trouvé la tombe ci-dessous, celle d'Edward
Zieliński. Son année de naissance et le fait qu'il soit soldat, coïncident avec la photo qui traine dans mes archives depuis tant d'années.

L'acte de baptême d'Edward m'apprend alors qu'il est le petit-fils de Jan Zieliński et Agnieszka Sickiera. Agnieszka est, elle, la petite fille de Maciej Chmielowiec, mon ancêtre direct.

Je ressens là un petit malaise. J'ai en effet les copies de ce registre paroissial depuis 2014 et je suis passé à côte de cet acte...

L'étau se resserre, mais, je ne sais toujours pas si le jeune homme de la photo est le même que celui du cimetière.

Ce séjour en Pologne est aussi l'occasion pour moi de faire connaissance avec des cousins avec lesquels je n'étais en contact que par correspondance.

Enfin, presque. La cousine avec laquelle je corresponds, Maria, se trouve être en vacances à l'étranger. Mais une de ses sœurs, Lucyna, accepte de me rencontrer. Il se trouve que ma cousine, Natalia, chez qui je séjourne connaît un des fils de Maria, et la rencontre s'organise par leur intermédiaire.

Je suis comme, à chaque fois, très bien accueilli, avec enthousiasme et curiosité. Mon polonais étant basique, Natalia m'accompagne pour faciliter la mise en contact et les échanges. Après quelques présentations, nous en arrivons à un moment que j'attends toujours dans ces situations : regarder les vieilles photos de famille.

Lucyna me montre son album photo. Il est rempli de trésors qui me permettent des visages sur beaucoup de noms qui sont déjà dans notre arbre généalogique. J'en profite pour prendre des notes, lui apprendre quelques informations sur ses cousins, et elle, complète également les informations manquantes.

Nous arrivons finalement sur cette photo de soldats, sur laquelle elle passe très vite, en me disant qu'elle ne sait pas qui c'est. Je l'arrête ! Car moi, j'ai bien une petite idée, puisqu'il se trouve que j'ai en ma possession une photo similaire : le fameux Edward ! Ici en compagnie d'un autre soldat, tous deux de très jeunes hommes.

Cette fois, le mystère est bien résolu. Mon soldat assis est enfin identifié.

Il n'est pas facile de trouver des informations complémentaires sur les militaires, comme c'est le cas en France. On n'accède pas aux archives en Pologne, comme on peut le faire en France. Mais sa tombe me renseigne tout de même : Edward est décédé à Dortmund, à l'âge de 19 ans après avoir été envoyé au travail forcé.

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