samedi 5 mars 2022

Les transformations des limites administratives de Paris et sa banlieue.

     En 1860, la ville de Paris, par la loi du 16 juin 1859, absorbe 11 communes limitrophes et 13 communes partielles. Ces communes qui sont soit totalement absorbées (par Paris et les communes voisines), soit amputées d'une partie de leur territoire constituent alors les arrondissements extérieurs de la capitale, soit les 12e, 13e, 14e, 15e, 16e, 17e, 18e, 19e et 20e arrondissements.



Paris avec ses arrondissements de l'époque et les communes limitrophes qui seront annexées.



Paris et les communes limitrophes dans les nouvelles limites de la capitale


Paris à partir de 1860





Les départements sont créés après la révolution française. Trois départements constituent alors l'Île-de-France : la Seine, la Seine-et-Oise et la Seine-et-Marne.
La carte ci-dessous représente le département de la Seine, avec Paris (le Paris d'aujourd'hui) et les communes limitrophes.



Ci-dessous, le département de la 
Seine-et-Oise, à gauche, et les départements d'Île-de-France que nous connaissons aujourd'hui, sans la Seine-et-Marne, seul département qui n'a pas été impacté par cette réorganisation du territoire.

      





Et voici une carte de l'Île-de-France au complet, avec la Seine-et-Marne.

 
 

Je ne l'espère pas, mais vous trouverez peut-être quelques erreurs dans les noms de commune. N'hésitez pas à me le signaler afin que je corrige les cartes.

samedi 15 mai 2021

Un père à ses enfants

Pierre, Henri, Joseph Guyennon état mon arrière-arrière-grand-père.

Époux de Marie, Josephte Drevet et père de six enfants, comme précédemment écrit ici :

http://www.cassismoutarde.eu/2016/11/guyennon-vs-drevet.html


Dans les archives familiales, j'ai pu retrouver deux cartes envoyées par Pierre à deux de ses enfants. Ces cartes sont en fait deux photographie, représentant Pierre et un de ses camarades, toutes deux adressées à son fils Pierre et sa fille Félicie. 


La carte adressée à son fils Pierre est datée du 22 décembre 1914. Celle à Félicie est sans date. 


Toutefois, j'estime l'envoi à une période proche, la photographie étant la même. 


Pierre indique dans sa carte qu'il pose en compagnie d'un camarade originaire de Replonges, de la même classe que lui : 1867.

Carte à Félicie
carte à Félicie
carte à Pierre

Sur la photographie, Pierre se tient debout la main droite posée sur le rebord d'un muret. Son camarade se tient à sa gauche, la main droite posée sur l'épaule gauche de PHJ.


Qui est donc ce camarade ?
N'aimant pas les inconnus, je vais tenter de répondre à cette question.


La consultation des registres d'état civil de la commune de Replonges nous apprend que 25 garçons sont nés en 1867 à Replonges.


La lecture des fiches matricule permet de réduire la liste à deux jeunes hommes : Pierre Vercher, né le 21 janvier et Jean Renaud, né le 4 août. Le 9 inscrit sur le col des soldats sur la photo est un indice : ils appartenaient au 9e bataillon ou régiment de quelque chose.


Les fiches matricule l'indiquent clairement. PHJ Guyennon, Pierre Vercher et Jean Renaud ont fait partie du Groupe territorial du 9e Régiment d'artillerie à pied.



Cette même lecture des fiches réduit finalement la liste à un seul soldat : Pierre Vercher. En effet, Jean Renaud est décédé à Replonges le 30 octobre 1902. Rendant impossible sa présence sur la photo à côté de mon AAGP. 


Pierre Vercher est né le 21 janvier 1867 à Replonges, fils de Benoît Vercher et Benoîte Marlon.
Le 19 février 1893, il épouse Célestine Gaillard à Replonges.

https://www.archives.ain.fr/ark:/22231/vta9ca425b8f725ce22/daogrp/0/4


De leur union naîtront quatre enfants :
- Benoît, Claude né le 20 décembre 1893,
- Marie, née le 11 décembre 1894,
- Anaïs, née le 19 décembre 1896,
- Marie, Louise, née le 19 mars 1903.



☞ information complémentaire : 

Cet article a été publié pour la première fois le 9 mars 2021 et a été supprimé le 15 mai 2021 par Blogger, sans préavis, suite à un signalement fallacieux.




samedi 1 mai 2021

Focus sur Michel Votchel



Michel Votchel

[михаил вотчель]


né le 16/12/1900,

Grintal [гринталь]

baptisé le 17/12/1900,

Grintal [гринталь]


parrain : Michel Knorr

[михаил кноррь]

marraine  : Élisabeth Votchel

[елизабета вотчель]

décédé le 08/06/1940,

Rigny-St-Martin


Ci-dessus, l'acte de baptême de Michel, dont voici, ci-dessous, la transcription.



число

когда, гдѣ, кто и кѣть: одною ли водою или совсѣми обрядами таинства окрещенъ.


Кто были по имени, прозванію воспріемники ири Св. Крещеніики кто присутствовалъ.


рож

денія

креще-нія

1900

173

16

17

Тысяча девятьсотаго года декабрія семьнадцатаіо дня въ Гринтальской Р.К. церкви окрещень младенець по имени Михаил, викарньимь экспозитомь священникомь Михаиломь Фауть сь совершеніемь всѣхь обрядовъ Тайнстви

Пос-собет. с. Гринталь Д. обл. Михаила Вочель и Екатарина урожд. Шекь законныхь супруговь сынь родшійся тысяча девятьсоть перваго года декабря шестьнадцатое  дня вь Гринтальскомь Р. К. викаріатѣ

Восиріемисками присвятомь крещеній были: Михаил Кноррь и Елизабета Вотчель.


Évidemment, il y a sûrement des erreurs : je ne parle pas russe. Je sais le lire un peu, mais l'écriture cursive, à plus forte raison dans un acte de 1900, me pose de grandes difficultés.
Si un russophone lit cette page, ses commentaires seront les bienvenus !

Michel est l'arrière-grand-père de ma cousine Natalia.
Il a épousé à Corbeilles-en-Gâtinais, le 6 février 1925, Katarzyna Tokarz, la sœur de mon arrière-grand-mère, Maria.



Józef

Tokarz

1875-1943

Karolina Nabrzyska

1875-1947

михаил

вотчель

1868-?

катерина

шекь

1869-1921





































Jan Chmielowiec

1895-1982

Maria Tokarz

1902-1984

Katarzyna Tokarz

1906-1992

михаил вотчель

1900-1940









































André

1918-1971

Hélène

1927-1993

Sophie

1930-

Kazmierz

1929-2008

Eugène

1926-1991

Emilia

1928-


























Jacques

1951-



Wanda

1955-



















Vincent

1982-



Natalia

1988-






Il est né à Grintal, une colonie allemande située en Ukraine, alors territoire russe. Repatisée, la ville s'appelle aujourd'hui Michurine [Мічуріне], située dans l'Oblast de Donetsk.

Il arrive en France en 1924, en provenance de Belgrade avec un laissé-passé d'une validité de trois mois.


De son mariage avec Katarzyna naissent trois enfants : Eugène, né à Corbeilles, Emilia, née à Zbydniów et Sophie, née à Corbeilles.

L'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) conserve quelques documents à son sujet, notamment de la correspondance dans laquelle il demande un justificatif de naissance et de nationalité en vue d'effectuer une demande de naturalisation en 1933.

Katarzyna, avec ses trois enfants, retourne à Zbydniów, pour des raisons de santé. L'air y serait meilleur pour sa santé.

La légende familiale dit que Michel apprendrait que sa femme et ses enfants seraient morts en Pologne, et que, seul, il s'engage au début de la guerre.
Sa famille est pourtant bien vivante, en Pologne.

Engagé volontaire à Orléans en 1939 dans la Légion étrangère, sous le matricule 216, il est incorporé au 11e régiment étranger d'infanterie en tant que soldat de 2e classe.
Les documents militaires le disent né à Rostov, soit Rostov-sur-le-Don, [Ростов-на-Дону], oblast de Rostov, en Russie.

Il meurt le 8 juin 1940 à Rigny-Saint-Martin dans la Meuse et est inhumé au dit lieu le 21 avril 1941, tombe 14.
Son corps sera restitué à la famille le 5 juin 1950 pour être inhumé dans le cimetière de Corbeilles-en-Gâtinais.

La vie de Michel est entourée de mystères, et moi j'aime bien les mystères.
J'aime surtout les résoudre, alors je fais quelques recherches pour ma cousine. Le fait que Michel ait vécu et soit mort en France me facilite un peu la tâche.

Le dossier que j'ai reçu du Service historique de la Défense mentionne, au sujet de son décès, un succession et un testament.
Voilà des documents à chercher qui pourront peut-être apporter un peu d'eau à mon moulin.


Du côté russe/ukrainien, je me mêle aussi des recherches de Natalia, mais je souhaite vraiment l'aider.

Elle m'assiste énormément dans mes recherches, notamment en Pologne, en raison de ma faible maîtrise de la langue.

Alors si je peux faire quelque chose en retour... J'ai donc décidé de dépouiller, partiellement au moins, les registres de baptêmes de Grintal, la ville d'origine de Michel.

Je me concentre dans mon tableau sur les actes mentionnant les familles Votchel, Scheck et Knorr.

Les recherches sont limitées. En effet, les actes de mariages et sépultures de Grintal sont lacunaires. J'espère donc pouvoir faire des recoupements via les informations trouvées dans les actes de baptêmes.

Trois registres numérisés sont consultables sur le site Familysearch : 1899-1904, 1906-1918 et 1919-1922.

Je complèterai les tableaux au fur et à mesure.

http://www.cassismoutarde.eu/p/baptemes-de-grintal-1899-1904.html




jeudi 26 novembre 2020

Un soldat polonais : Edward Zieliński

Édouard. Edward en Polonais.

Je sais qui il est depuis l'été 2019, mais avant cela, j'ai cherché, pendant plus de dix ans, à trouver son identité.

Plutôt que de donner la solution tout de suite, je vais vous présenter mes théories, quelques recherches ainsi que le petit cheminement qui m'a amené à la réponse tant attendue.


Cette photo est issue des archives de ma grand-tante. Le problème, c'est que personne dans la famille ne sait qui est ce jeune homme et comment il peut être lié à la famille.
 
Seule certitude, il s'appelle Edward Zieliński.

Une réponse possible, et je ne l'aime pas : il n'est pas de la famille. Peut-être un fils d'amis qui aurait envoyé sa photo, ou un filleul.

Autre réponse : le lien de parenté est assez lointain et les contemporains ne le connaissent pas, ce qui laisse une marge importante de recherches. Toutefois, considérant que ma famille en Pologne vient d'un périmètre géographique assez restreint, les chances de trouver des informations augmentent.

Son uniforme est celui d'un lancier polonais.
 
A cours de mes premières recherches dans les archives de la paroisse à Zaleszany, je suis tombé sur cette publication de bans datant de 1951 :

Cet acte nous apprend qu'Edward est né le 26 décembre 1929 à Lens, Pas-de-Calais, et qu'il y a été baptisé.
La mairie de Lens n'a malheureusement pas d'Edward Zieliński dans ses registres et les archives de l'archevêché n'ont pas voulu effectuer de recherches car l'acte date d'il y a moins de cent ans.


Antoni Zieliński 
Stanisława Skara
Katarzyna Bulira
|____________________|
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Edward Zieliński
Filipina Bulira

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Parmi les recherches effectuées dans les registres, aucun nom de cet arbre ne me rappelle un membre de ma famille déjà identifié.

Pas de façon raisonnable, en tout cas. En effet, il y a bien un Antoni Zieliński dans mon arbre, mais il est né il y a bien trop longtemps pour qu'il soit possible d'avoir une photo de son fils.

Bref, une voie sans issue encore une fois.

Jusqu'à l'été dernier.

Tout d'abord, au cours de mes vacances chez mes cousin, j'ai profité du séjour pour retourner au cimetière, faire le tour des tombes. Là, j'ai trouvé la tombe ci-dessous, celle d'Edward
Zieliński. Son année de naissance et le fait qu'il soit soldat, coïncident avec la photo qui traine dans mes archives depuis tant d'années.

L'acte de baptême d'Edward m'apprend alors qu'il est le petit-fils de Jan Zieliński et Agnieszka Sickiera. Agnieszka est, elle, la petite fille de Maciej Chmielowiec, mon ancêtre direct.

Je ressens là un petit malaise. J'ai en effet les copies de ce registre paroissial depuis 2014 et je suis passé à côte de cet acte...

L'étau se resserre, mais, je ne sais toujours pas si le jeune homme de la photo est le même que celui du cimetière.

Ce séjour en Pologne est aussi l'occasion pour moi de faire connaissance avec des cousins avec lesquels je n'étais en contact que par correspondance.

Enfin, presque. La cousine avec laquelle je corresponds, Maria, se trouve être en vacances à l'étranger. Mais une de ses sœurs, Lucyna, accepte de me rencontrer. Il se trouve que ma cousine, Natalia, chez qui je séjourne connaît un des fils de Maria, et la rencontre s'organise par leur intermédiaire.

Je suis comme, à chaque fois, très bien accueilli, avec enthousiasme et curiosité. Mon polonais étant basique, Natalia m'accompagne pour faciliter la mise en contact et les échanges. Après quelques présentations, nous en arrivons à un moment que j'attends toujours dans ces situations : regarder les vieilles photos de famille.

Lucyna me montre son album photo. Il est rempli de trésors qui me permettent des visages sur beaucoup de noms qui sont déjà dans notre arbre généalogique. J'en profite pour prendre des notes, lui apprendre quelques informations sur ses cousins, et elle, complète également les informations manquantes.

Nous arrivons finalement sur cette photo de soldats, sur laquelle elle passe très vite, en me disant qu'elle ne sait pas qui c'est. Je l'arrête ! Car moi, j'ai bien une petite idée, puisqu'il se trouve que j'ai en ma possession une photo similaire : le fameux Edward ! Ici en compagnie d'un autre soldat, tous deux de très jeunes hommes.

Cette fois, le mystère est bien résolu. Mon soldat assis est enfin identifié.

Il n'est pas facile de trouver des informations complémentaires sur les militaires, comme c'est le cas en France. On n'accède pas aux archives en Pologne, comme on peut le faire en France. Mais sa tombe me renseigne tout de même : Edward est décédé à Dortmund, à l'âge de 19 ans après avoir été envoyé au travail forcé.

 

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